Accroché par un fil aux grilles du Panthéon, un globe terrestre gonflable léché par un dessin de flammes. C'est le point de ralliement. Sur la célèbre place parisienne, ils sont un peu plus d'un millier, peut-être même 2 000, ce samedi 5 novembre, à attendre le départ de la manifestation pour la défense de l'environnement et la préservation de la biodiversité. Un peu moins, peut-être, que l'an dernier à la même manif, mais les écolos étaient alors à vif : un chasseur venait de tuer Cannelle, la dernière ourse pyrénéenne.
Peau de chagrin. Cette fois, même si de grosses peluches rappellent l'événement, la question de la survie en France de l'ours et du loup est davantage le prétexte que la cause de la mobilisation. Si les manifestants sont revenus, un an plus tard, c'est parce que les moyens financiers et humains consacrés, en France, à l'environnement fondent comme peau de chagrin. Alors même que les motifs d'inquiétude et de lutte réchauffement climatique, pollutions, rééquilibrage énergétique, etc. augmentent, les budgets qui y sont consacrés ne cessent de baisser. A tel point que la Société nationale de protection de la nature (SNPN) n'hésite pas à affirmer qu'elle «ne peut plus remplir sa mission de gestionnaire de réserves naturelles» et protégées.
«Cannelle, c'est l'ours qui cache la forêt. On s'est servi de l'anniversaire de sa mort (le 1er novembre 2004, ndlr) pour dire : est-ce que celle-ci a au moins servi à quelque chose ? explique Didier Moreau, du WWF (Orga