Berlin de notre correspondante
Alors que l'Union s'apprête à boucler la nouvelle loi de régulation des produits chimiques «Reach», plusieurs organisations médicales et écologistes allemandes ont appelé hier l'Europe à refuser tout assouplissement du projet. Ces organisations redoutent que le futur gouvernement de grande coalition CDU-SPD ne cherche à modifier le projet. Jusqu'ici, la position de l'Allemagne, représentée par le ministre Vert de l'Environnement, Jürgen Trittin, était clairement favorable à une réglementation restrictive. Mais les Verts ne feront plus partie du prochain gouvernement. Du coup, un vent d'incertitude pèse sur la position allemande. Le SPD et la CDU doivent présenter leur contrat de coalition d'ici à samedi. Mais la chrétienne-démocrate Angela Merkel ne deviendra chancelière que le 22 novembre. C'est pourquoi l'Allemagne a demandé à ses partenaires européens de reporter l'adoption de Reach afin de laisser le temps au gouvernement Merkel d'étudier le sujet.
Selon les organisations écologistes, c'est une bonne façon de gagner du temps. Car, en réalité, le gouvernement «rouge-vert» était déjà divisé sur la question. Etant donné la situation catastrophique du marché de l'emploi allemand, le ministre SPD de l'Economie Wolfgang Clement s'est toujours montré circonspect au sujet du projet. De fait, l'industrie chimique allemande, qui assure 30 % de la production européenne, emploie 460 000 salariés. Or, la fédération patronale allemande (BDI) estime que Rea