On tiendra l'objectif, mais tout juste. Qu'il s'agisse du président de la mission interministérielle sur l'effet de serre, Jean-Claude Gazeau, ou de la ministre de l'Ecologie Nelly Ollin, aucune illusion lors de la première journée, hier, du rendez-vous Climat 2005 organisé par le gouvernement. Malgré la modestie de l'objectif de la France (émettre autant de gaz à effet de serre en 2010 qu'en 1990), l'affaire se jouera à «quelques millions de tonnes», avoue la ministre.
Performance. Le défi s'explique en deux chiffres. En 1990, deux secteurs (transports et résidentiel-tertiaire) représentaient 37 % des émissions du pays. En 2003, ils grimpaient à 51 %. Les autres secteurs (industrie, énergie, agriculture, déchets...) parviennent à diminuer leurs émissions. Une performance qui permet à la France d'afficher, en 2004, une baisse de 4 % sur 1990, avec 402 millions d'équivalent tonnes de pétrole. Mais le transport, voitures et camions pour l'essentiel, frise les 150 millions et a augmenté ses émissions de 23 % depuis 1990.
Et le secteur du bâtiment évolue trop lentement. Les normes (la réglementation 2005 va exiger une baisse de 15 % de la consommation d'énergie des bâtiments neufs) ne s'appliquent qu'aux nouvelles constructions, alors que le bâti ancien reste de piètre qualité thermique.
L'essentiel des mesures proposées consiste à tenter de contenir les émissions de ces deux secteurs dont un «diagnostic énergie» obligatoire pour la vente ou la location de logements. Pour le transp