«Je ne sais pas.» Christian de Boissieu, économiste, préside le groupe de réflexion Facteur 4 qui doit, l'été prochain, remettre un rapport au gouvernement. Sujet : comment diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre du pays à l'horizon 2050 ? Un objectif avancé par les climatologues comme nécessaire à la stabilisation de l'effet de serre, permettant d'atténuer le risque de voir le réchauffement planétaire dépasser le seuil des 2° C. Selon les analyses du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), ce seuil fait la différence entre un changement important, mais aux conséquences gérables, et un dérapage dépassant nos capacités d'adaptation. Seuil que les tendances actuelles d'émissions conduisent tout droit à dépasser. D'où la recommandation d'une division par quatre des émissions des pays industrialisés d'ici 2050.
Manifestement, Christian de Boissieu «ne sait pas» comment y parvenir, si l'on ose ainsi résumer son propos tenu hier lors de la seconde et dernière journée du rendez-vous Climat 2005 organisé à Paris par la mission interministérielle de l'effet de serre. Les inconnues citées par Boissieu expliquent son aveu, franc, d'incapacité à délivrer une recette. Il soutient que personne ne peut discerner, à plusieurs décennies d'avance, quelles seront les innovations technologiques, les comportements des consommateurs, les décisions des grands acteurs mondiaux. «Il n'y a même pas de politique européenne de l'énergie. Cela ressemble plu