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Libération

Quand le secret défense se cogne au droit à l'information

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publié le 17 novembre 2005 à 4h35

Caen (Calvados) envoyée spéciale

C'était le Festival de Cannes de la sûreté nucléaire française. Sans tapis rouge, mais avec des stars, le centre des congrès de Caen accueillait lundi soir une session commune des deux débats publics actuellement consacrés au nucléaire : l'un aux déchets radioactifs, l'autre au futur réacteur EPR (1). Le thème commun des discussions portait sur l'information et le partage des connaissances avec en ligne de mire l'épineuse question du «secret défense».

Vulnérabilité. Cette notion qui entoure certaines informations liées au nucléaire, comme le transport de déchets ou de matières radioactives (itinéraires, horaires, etc.), a surgi en juillet 2003 en réponse à une action de Greenpeace survenue cinq mois plus tôt. Le 19 février 2003, des militants de l'association ont bloqué un camion chargé de 150 kg de plutonium au centre de Chalon-sur-Saône (2) pour démontrer la vulnérabilité de ces transports. Le gouvernement a alors sorti un arrêté qui classe «secret défense» les informations relatives aux matières nucléaires... mais pas seulement.

Dans le cadre du débat consacré au futur réacteur EPR, des questions liées à la sûreté ou à la résistance du site en cas d'attaque terroriste ont émergé lors des discussions. A plusieurs reprises, le «secret défense» a fait office de réponse, ce qui a provoqué le retrait du débat public de la plupart des associations environnementales porteuses d'inquiétudes. A Caen, lundi soir, les écologistes s'étaient groupés au bo