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Libération

Santé et environnement, des «détails» pour Pékin

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Le gouvernement chinois peine à installer la transparence dans sa gestion des crises.
publié le 26 novembre 2005 à 4h41

Pékin de notre correspondant

Dans sa course effrénée au rattrapage de son retard économique, la Chine n'a guère le temps de s'intéresser aux «détails» : la santé publique, l'environnement, la sécurité industrielle... Il faut des catastrophes comme celle qui touche l'extrême nord du pays pour tirer la sonnette d'alarme, avec l'espoir que des leçons seront tirées. La pollution au benzène du fleuve Songhua a tous les éléments d'un drame déjà vu : une catastrophe industrielle dont on cache les effets potentiellement meurtriers à la population, les rumeurs, la panique, et finalement une mobilisation de tous les efforts pour rétablir la situation.

Virage à 180°. Ce scénario rappelle en accéléré celui du Sras, l'épidémie de pneumopathie atypique d'il y a trois ans, avec un mensonge initial qui a provoqué une crise politique avant un virage à 180° pour résoudre le problème. Un scénario que Pékin tente actuellement d'éviter avec la grippe aviaire. Les responsables du complexe pétrochimique de Jilin, au sud de Harbin, sont aujourd'hui montrés du doigt pour avoir caché la vérité après l'explosion accidentelle qui s'est produite sur leur site le 13 novembre. Il a fallu dix jours pour qu'ils admettent que du benzène s'était bien échappé dans le Songhua, mettant en péril la vie de millions de personnes en aval. Dans une critique d'une rare virulence, le quotidien officiel China Daily accuse les responsables de l'entreprise de cette tentative de camouflage de la vérité, sans doute destinée à