Londres de notre correspondante
Deux militants de Greenpeace se sont accrochés hier aux poutrelles grises du toit du centre où la Confédération britannique de l'industrie achevait sa conférence annuelle, arborant une banderole : «Le nucléaire : mauvaise réponse.» Avec une ferme intention : gâcher l'intervention de Tony Blair, venu délivrer son message sur les grands défis du Royaume-Uni, dont celui de l'énergie. Avec quarante-cinq minutes de retard, le Premier ministre est parvenu à lister ses objectifs, et à annoncer l'ouverture du débat sur le renouvellement du parc nucléaire au Royaume-Uni.
Urgence. Il l'a dit très fugitivement devant les militants du Labour en septembre, l'a évoqué rapidement lors du sommet européen de Hampton Court en octobre, a commencé à en débattre devant un comité de la Chambre des communes il y a une semaine, estimant que des décisions «difficiles et controversées» allaient devoir être prises. Hier, le chef du gouvernement britannique s'est montré plus affirmatif : «Une question qui revient avec force sur l'agenda est celle de la politique énergétique. Dans le monde entier, vous pouvez sentir une fiévreuse réflexion. Les prix de l'énergie ont augmenté. L'approvisionnement énergétique est menacé. Le changement de climat donne un sentiment d'urgence.» Conséquence, une révision du «White Paper» de 2003, document qui traçait les grandes lignes de la politique énergétique britannique à moyen et long terme : ce réexamen sera conduit pour l'été 2006. Il exa