Blantyre de notre envoyée spéciale
A l'hôpital flambant neuf de Chikwawa construit par l'Union européenne, un tiers des postes ne sont pas pourvus. Faute de médecin, les traitements antirétroviraux (ARV) sont administrés par six infirmières et assistants médicaux, qui reçoivent 50 à 60 patients par jour. Le Malawi, l'un des pays les plus pauvres d'Afrique australe, ne forme que 20 médecins par an, qui fuient le système de santé publique aux salaires dérisoires. Tout comme les infirmières, recrutées à tour de bras par les hôpitaux anglais...
Le manque de personnel est un obstacle majeur au traitement des malades du sida. Avec un taux d'infection des adultes de 15 % (24 % pour les femmes ), on estime qu'un million de Malawites (sur une population de 10 millions) sont séropositifs, dont 170 000 ont besoin de trithérapies. En octobre dernier, 26 000 malades recevaient des ARV. «Les problèmes sont nombreux : manque de personnel, de formation, rupture d'approvisionnement des médicaments», explique Jon Lidén, porte-parole du Fonds global des Nations unies de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria, qui a accordé une aide substantielle de 300 millions de dollars. «Le Malawi est un peu un test de la rapidité avec laquelle on peut améliorer le système de santé. Il y a déjà des progrès importants.»
La mise en place des traitements a déjà changé le visage de la pandémie : les séropositifs sont sortis de la clandestinité dans laquelle beaucoup vivaient à cause de la honte et du r