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Libération

Les étranges variations du débit du Gulf Stream

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publié le 2 décembre 2005 à 4h47

A Montréal (Canada), diplomates et experts préparent depuis lundi l'arrivée des ministres, la semaine prochaine, pour la 11e Conférence des parties de la Convention climat de l'ONU. Pendant ce temps, les scientifiques s'acharnent à étudier les climats passés (lire ci-contre) et présents pour mieux en anticiper les changements futurs. Hier, ce sont les océanographes qui ont tiré la sonnette d'alarme : il se passe quelque chose de bizarre dans les profondeurs de l'Atlantique, affirme une équipe britannique (1).

Excédentaire. Harry Bryden, Stuart Cunningham et Hannah Longworth, du National Oceanography Centre, de Southampton, ont analysé les mesures effectuées lors d'une traversée de l'Atlantique en 2004. Une activité de routine : déjà, en 1957, 1981, 1992 et1998, un navire de recherche avait tiré un trait bien droit entre les Canaries et les îles Bahamas, près du 25e parallèle. Une traversée au cours de laquelle, à intervalles réguliers, ont été mesurées température, pression, salinité, vitesse et direction des courants de la surface au fond de l'océan, ce qui permet de mesurer, près de la Floride, l'intensité du Gulf Stream. Un courant de surface qui transporte un peu de la chaleur tropicale excédentaire jusqu'aux côtes européennes et scandinaves, participant ainsi à la douceur relative de leur climat. Mais aussi de mesurer le courant de retour : refroidie, l'eau apportée par le Gulf Stream plonge vers les abysses en mer du Labrador, entre Groenland et Scandinavie, puis repart