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Libération

Le Malawi en désordre alimentaire

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publié le 7 décembre 2005 à 4h50

Blantyre envoyée spéciale

A l'hôpital de Blantyre, principale ville du sud du Malawi, des bébés aux côtes saillantes sont blottis dans les bras de leur mère. Miercy, 1 an, ne pèse que 4,3 kilos. «Près de la moitié des enfants malawites souffrent de malnutrition chronique, en raison de la pauvreté et parce qu'on les nourrit essentiellement de bouillie de maïs», note le docteur James Bunn, chef de l'unité pédiatrique de malnutrition. Mais cette année est pire : avec la sécheresse, la production de maïs a chuté de 36 % par rapport à la moyenne sur cinq ans. Le sud du pays est le plus touché. «J'ai reçu trente enfants en trois jours», précise Bunn, qui craint un afflux dans les semaines à venir.

Quelque 4,7 millions de Malawites (39 % de la population) auront besoin d'aide alimentaire d'ici à la récolte d'avril. Le PAM (Programme alimentaire mondial) a récolté la moitié des fonds demandés (67 millions de dollars soit 60 millions d'euros), haricots et autres ingrédients de première nécessité manquent. «Nous ne voulons pas revivre l'expérience du Niger où il a fallu attendre les premières images d'enfants affamés pour que les donateurs réagissent», explique Lola Castro, directrice adjointe du PAM au Malawi.

Court terme. Certains estiment toutefois que l'organisation dramatise. Lors de la crise de 2002, l'aide alimentaire, trop tardive et trop massive, a déstabilisé le marché local. «Depuis, on distribue de l'aide alimentaire au Malawi. Cela déresponsabilise les paysans», déplore Fabr