Gonfaron (Var) envoyé spécial
Le futur TGV Côte d'Azur va-t-il porter le «coup de grâce» à la tortue d'Hermann ? C'est ce que craignent les défenseurs de l'animal. Le dernier refuge de cette espèce protégée se trouve dans la plaine des Maures (Var), que pourrait traverser la future LGV (ligne à grande vitesse) qui doit prolonger le TGV Méditerranée vers Nice et dont le tracé exact est attendu pour 2006.
«Veut-on la disparition de la dernière tortue terrestre française ?» s'inquiètent les avocats du «plus vieux vertébré (1 million d'années) qui a survécu aux dinosaures et représente tout le passé de l'humanité».
Tortues-ducs. Pour l'instant, au Village des tortues de Gonfaron, son dernier sanctuaire continental (elle survit aussi en Corse), l'intéressée n'en a cure : elle hiberne et s'agitera au printemps. Les mâles n'auront plus qu'une idée en tête, s'accoupler, le plus de fois possible. Une frénésie sexuelle qui n'assure pas l'avenir de la bête : en liberté, seuls 2 bébés tortues sur 1 000 gardent la vie.
La tortue a disparu des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes, et son périmètre dans le Var, dernier bastion, se restreint. Son aire de répartition et ses effectifs y ont baissé de moitié en douze ans, selon Bernard Devaux, animateur du Village et de la Soptom (1). Le dernier recensement (en 2005) les évalue à 35 000, contre 80 000 en 1992. Entre le ramassage par des particuliers (aujourd'hui contenu), les incendies (le dernier, en 2003, en a tué plusieurs milliers), le défr