New Delhi de notre correspondant
Sur les 10 millions d'enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année dans le monde, 2,5 millions pourraient être sauvés grâce à des vaccins existants ou qui seront mis sur le marché prochainement. Du moins si la volonté d'atteindre les objectifs du Millénaire qui prévoient de réduire des deux tiers la mortalité infantile d'ici à 2015 faisait l'unanimité. «Au rythme actuel, nous aurons au moins trente ans de retard, peut-être plus», rappelait Ann Veneman, directrice du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), la semaine dernière, à New Delhi, à l'occasion du troisième sommet du Gavi, l'Alliance globale pour la vaccination et l'immunisation, un partenariat public-privé fondé en 2000. «Ce n'est pas une litote d'affirmer que les résultats obtenus jusqu'ici sont tout simplement inacceptables.»
Bill Gates. La tâche s'annonce toutefois difficile. Pour respecter l'échéance, l'Unicef et l'Organisation mondiale de la santé estiment en effet que les dépenses annuelles mondiales en matière d'immunisation devraient être portées à 3,5 voire 4 milliards de dollars par an, contre 2,5 milliards aujourd'hui. Sur un total de 35 milliards de dollars à débourser sur dix ans, le tiers servira à acheter des vaccins, tandis que la quasi-totalité du reste doit permettre d'améliorer leur acheminement jusqu'aux populations les plus pauvres, ce qui demande un soutien financier mais aussi logistique des systèmes de santé publique dans les pays du Sud. «Même