Menu
Libération

La vallée de Suse n'avale pas le TGV

Article réservé aux abonnés
publié le 15 décembre 2005 à 4h58

Vallée de Suse envoyé spécial

«Not in my backyard.» L'anglais est hésitant mais le concept clair. Sandro Plano, le maire centre gauche de Suse est plus que jamais déterminé : «Pas de TGV Lyon-Turin dans mon jardin.» Il est minuit passé dans la salle des fêtes de la petite commune alpine. Un peu plus de 80 opposants au projet de ligne à grande vitesse (TAV en italien) qui, d'ici à 2018, devrait, selon ses promoteurs, relier les deux villes en moins de deux heures (contre quatre aujourd'hui) continuent de débattre autour des récents affrontements violents avec la police à l'entrée des premiers chantiers. Malgré la décision annoncée samedi par le gouvernement Berlusconi de reporter de six mois le début des travaux et d'ordonner une enquête sur l'impact écologique du percement d'un tunnel de 53 kilomètres entre les deux pays, la vallée de Suse reste en effervescence. Les réunions publiques se succèdent, les manifestations et les initiatives populaires aussi. Partout, de la grande station de ski de Bardonecchia à Avigliana, de Venaus, au pied du Mont-Cenis, à Bussoleno, que ce soit dans la haute ou la basse vallée de Suse, les drapeaux blancs barrés des lettres rouge «No TAV» font figure d'emblème local. C'est tout un territoire, d'environ 90 000 âmes, qui s'est soulevé contre le passage d'une ligne pourtant largement acceptée sur l'autre versant des Alpes, y compris par une partie des Verts.

Territoire restreint. Dès le 16 octobre, une grève générale a été proclamée dans la vallée