C'est un échange Sud-Nord, matérialisé par des sapins de Noël à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) et à Vanves (Hauts-de-Seine). Des sapins malins, symboles de la «richesse» ignorée de nos poubelles car fabriqués avec des bouteilles en plastique : 2 000 à 3 000 bouteilles d'eau pour un sapin d'une douzaine de mètres de hauteur.
Ce sont les enfants des écoles des deux communes qui les ont collectées depuis novembre. Mais les «maîtres d'oeuvre» de l'opération, ceux qui les ont aidés la semaine dernière à monter ces sapins, sont trois catadores, dénomination brésilienne des «ramasseurs de déchets». Des hommes et des femmes pour qui le tri des ordures, récoltées dans les rues ou les décharges, est le dernier fil auquel s'accrocher pour survivre avec dignité. Un phénomène qui s'est répandu dans toute l'Amérique du Sud avec la crise économique.
Pliages. Carmen, Catlen et Fabiano viennent tous trois de la ville de Santa Maria dans la région de Rio Grande do Sul, au Brésil. Ils ont été invités en France par la Compagnie des contraires, dirigée à Vanves par la Brésilienne Neusa Thomasi, dans le cadre d'un projet associant art et environnement. Neusa Thomasi s'est rendue l'an dernier à Santa Maria. Elle a découvert cette communauté de catadores, sur lesquels elle a réalisé un film, mais aussi le système d'économie solidaire qui s'est développé autour d'eux, fondé sur l'artisanat de papier recyclé. Grâce à la formation dispensée par une association locale, financée par le secrétariat à la