La France est confrontée à une nouvelle maladie infectieuse, débarquée à La Réunion en février. Son petit nom : «Chik», pour Chikungunya. Elle est colportée par un moustique du nom d’Aedes albopictus. En l’espace de onze mois, plus de 5 400 personnes ont été contaminées dans le département d’outre-mer.
«Chik» est un virus de la famille des arbovirus encore mal connu, qui provoque une maladie douloureuse et invalidante. Chikungunya signifie «marcher courbé» en swahili et ce n'est pas pour rien. Après quatre à sept jours d'incubation, une forte fièvre apparaît brutalement. Elle s'accompagne de fortes douleurs articulaires et musculaires aux poignets (et aussi aux chevilles et aux phalanges), de maux de tête et parfois d'éruptions cutanées. Des hémorragies bénignes peuvent survenir, surtout chez les enfants. Contre cette maladie, il n'existe ni vaccin ni médicament. Tout au plus peut-on prendre des anti-inflammatoires pour soulager les douleurs. Pour l'instant, aucun cas mortel n'a été recensé.
Surveillance. Huit complications sur l'ensemble des malades recensés à La Réunion ont fait l'objet d'analyses au centre national de référence des arbovirus, à l'institut Pasteur de Lyon. «Chikungunya est responsable de trois cas de méningo-encéphalite chez l'adulte et de cinq chez des nouveau-nés», rapporte Isabelle Schussenecker, directrice de ce laboratoire. Même si ces cas semblent avoir une évolution favorable, la biologiste reste prudente : «C'est un virus que l'on connaît depuis long