Washington de notre correspondant
Les ours polaires d'Alaska ont encore quelques alliés solides sur la colline du Capitole. Depuis un quart de siècle, le Congrès américain repousse avec constance toutes les tentatives pour autoriser le forage du pétrole dans la réserve nationale sauvage de l'Arctique (ANWR), un immense parc naturel situé le long de la côte Nord de l'Alaska. Cette semaine, les républicains avaient glissé au dernier moment, dans un projet de loi budgétaire portant sur la Défense, un amendement autorisant le forage dans la réserve. La manoeuvre a échoué : quelques républicains modérés se sont alliés aux démocrates pour la faire dérailler. Mercredi, il fallait soixante voix pour inclure l'amendement. Il en a manqué quatre.
Dépendance. Depuis qu'il est arrivé à la Maison Blanche, George W. Bush défend bec et ongles ce projet de forage. Selon lui, le pétrole d'Alaska serait un bon moyen de desserrer la dépendance du pays au pétrole du Moyen-Orient. A terme, selon les projections de son administration, ce parc pourrait fournir 1 million de barils par jour, soit l'équivalent de 4 % des importations américaines. Les défenseurs de l'environnement contestent ce chiffre et remarquent qu'il serait bien plus efficace et plus rapide de lancer un programme d'économies d'énergie pour atteindre cet objectif.
A quoi bon, s'interrogent-ils, aller perturber pour si peu le dernier parc naturel véritablement sauvage du pays ? Ces 77 000 kilomètres carrés accueillent les ours polaires