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Libération

Formentera veut rester l'anti-Ibiza

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publié le 26 décembre 2005 à 5h08

Formentera (Espagne) envoyé spécial

«Vous êtes ici dans le Tahiti de la Méditerranée ! Soixante-dix kilomètres de côtes, dont vingt de sable fin, des eaux turquoises, des criques paradisiaques, un rêve pour plongeurs, navigateurs et véliplanchistes.» Jovial, un tantinet bourru, Candido Valladolid pourrait difficilement cacher qu'il est en charge du tourisme à la mairie de Sant Francesc (le centre administratif de cette municipalité unique qu'est Formentera). Après avoir parcouru de cap en cap cette petite île de 83,2 km2, du phare de la Mola à celui de Barbaria ­ mythifié en Espagne par le film Lucia y el sexo, de Julio Medem ­, difficile de résister à la beauté du lieu : des étendues sauvages bordées de falaises nues, des bords de mer aux allures caraïbes, des dunes traversées de passerelles en bois...

Dans cet écrin fréquenté incognito par des célébrités, peu de routes mais des chemins, pas d'aéroport, pas de feux de circulation ni de grilles aux fenêtres ; ici, vous dit-on à l'envi, on laisse ses clés de contact sur la voiture et la porte de la maison reste ouverte la nuit. «C'est un peu l'Ibiza d'avant», ajoute Candido dans un bureau de la mairie, un minuscule édifice où la cravate ne se porte pas. L'Ibiza d'antan, soit ; mais celle d'aujourd'hui, les autorités locales voudraient justement y échapper. Seule l'autre île de l'archipel des Pitiusas, voisine de quelques milles nautiques, permet ­ via le ferry ­ de sortir de Formentera, mais on s'en méfie comme de la peste.

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