Poitiers envoyée spéciale
Comme une institutrice qui rétablit l'ordre dans sa classe, la ministre de l'Ecologie, Nelly Olin, a puni un bouc émissaire, hier, en allant fermer l'usine d'incinération d'ordures ménagères (UIOM) de la communauté d'agglomération de Poitiers (CAP). Une fermeture qui sanctionne la non mise en conformité de l'usine, exigée par la loi. En effet, depuis hier, l'ensemble des 129 incinérateurs français est soumis aux mêmes règles techniques, et doit notamment respecter les mêmes limites à l'émission de dioxines, à savoir 0,1 ng/m3.
Coincée entre la rocade Sud et le quartier pavillonnaire flambant neuf de Saint-Eloi, l'UIOM de Poitiers brûle les déchets de 185 000 habitants, soit environ 53 000 tonnes par an. Les dernières mesures relevées par la direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) indiquent que les rejets de polluants sont dans les normes. En revanche, il manque des brûleurs d'appoint, qui servent à maintenir de hautes températures au démarrage des fours, ainsi qu'une seconde série d'appareillages de mesure en continu.
Injuste. Pour les 18 salariés du site, la fermeture est d'autant plus injuste que l'usine a déjà réalisé une première vague de travaux en 2003 qui a coûté 5 millions d'euros. «Deux fois et demi notre budget annuel de fonctionnement», justifie Jérôme Freissex, responsable du service propreté de la CAP. Les travaux mis en oeuvre en avril sont évalués à 5 voire 7 millions d'euros, et l'arrêt de l'usi