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Libération

Quand la pollution des autres rapporte aux paysans indiens

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publié le 30 décembre 2005 à 5h10

Pune (Maharashtra, Inde) envoyé spécial

Après la délocalisation de pollution des industries et services, voici maintenant la délocalisation de pollution des... forêts. Dans l'Etat du Maharashtra, dans l'ouest de l'Inde, plusieurs milliers de paysans sont actuellement en train de fédérer leurs plantations afin de pouvoir revendre des crédits d'émissions de carbone aux pays développés. Entré en vigueur cette année, le protocole de Kyoto prévoit, en effet, que les pays en développement, qui ne sont pas concernés par les obligations de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre avant 2012, puissent, d'ici là, revendre aux pays industrialisés des réductions volontaires, afin de les aider à atteindre les objectifs fixés. Une occasion qui concerne les industries mais aussi les plantations, puisque les arbres absorbent le dioxyde de carbone (CO2), l'un des principaux gaz responsables du réchauffement de la planète.

«7 000 membres». «Nous avons calculé qu'il fallait au minimum 50 000 hectares de forêt pour que l'opération soit viable, explique Shekhar Kadam, de Friends of Carbon (FoC), l'ONG qui est à l'origine de cette initiative novatrice. D'où le principe de la fédération : nous avons actuellement 7 000 membres qui ont chacun entre 1 et 1,5 hectare aux quatre coins du Maharashtra. Nous espérons en avoir 50 000 début 2006.» Après avoir passé des annonces dans les journaux locaux, FoC est en train de nommer des représentants dans chacun des 30 districts de l'Etat, dans l'espoir d