L'eau potable est une espèce en voie de disparition rapide en Chine. L'agence chinoise de protection de l'environnement a publié cette semaine un bilan alarmant de la situation des ressources en eau dont dépend une population d'1,3 milliard d'habitants. Le rapport fait notamment le point sur les nappes phréatiques qui fournissent près de 70 % de l'eau potable consommée en Chine. Il apparaît qu'elles sont polluées autour de 90 % des grandes villes. Dans les cités du nord du pays, la situation est «grave», selon le mot du vice-directeur de cette agence, Zhang Lijun.
Dans les campagnes, la situation n'est guère plus enviable : pour un tiers de la population rurale, soit 300 millions de personnes, les eaux souterraines sont impropres à la consommation, a précisé le vice-ministre des Ressources hydriques. Ce rapport vient compléter une précédente évaluation de la qualité des eaux de surface, guère plus réjouissant : plus de 70 % des rivières et des lacs sont fortement souillés.
Cette pollution, qui augmente de façon vertigineuse, est liée à une forte croissance économique chinoise qui fait largement l'impasse sur la protection des ressources naturelles. Les activités à la source de ces pollutions sont multiples. Agricoles, d'abord : la Chine est le plus gros utilisateur d'engrais azotés au monde, avec une «consommation» de 280 kg par habitant et par an. Industrielles et domestiques ensuite : comme dans de nombreux pays en développement, les stations de traitement des eaux sont en n