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Interview

«La loi littoral n'arrive pas à freiner l'urbanisation»

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publié le 2 janvier 2006 à 19h58

La loi littoral a 20 ans. La fédération France Nature Environnement (FNE), inquiète du «dépeçage» progressif dont ce texte fait l'objet, saisit l'occasion pour dresser un bilan de deux décennies d'application. Promulguée le 3 janvier 1986 ­ après les lois de décentralisation de 1982 ­, la loi littoral avait pour objectif de garantir un accès public au bord des côtes et des grands lacs, et de protéger cet espace si convoité d'une urbanisation galopante. Dispositions les plus connues : l'interdiction de construire dans une bande de 100 mètres à compter du rivage et l'obligation, pour éviter un «mitage» des côtes, d'urbaniser en continuité du bâti existant. Mais pour les associations environnementales regroupées au sein de la FNE, les amendements parlementaires dont la loi a fait l'objet l'ont torpillée. Entretien avec Benoist Busson, juriste de la fédération.

La loi littoral fonctionne-t-elle ?

Elle a réussi à empêcher depuis 1986 la construction des mégacomplexes immobiliers typiques des années 60. Mais face à l'attrait résidentiel, touristique et économique de ces espaces, elle n'arrive pas à freiner l'urbanisation. Selon la Datar (1), 3 700 000 m2 sont construits sur le littoral chaque année et l'OCDE, dans une étude de 1999, conclut que «le bétonnage des côtes françaises se poursuit à un rythme significatif». En Bretagne, elle n'a pas empêché la multiplication anarchique des lotissements sur les côtes ; en Corse, des terrains littoraux exceptionnels sur le plan écologique so