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Libération
Interview

«Il y aura bien plus de foyers d'infection»

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publié le 10 janvier 2006 à 20h01

En l'espace de quelques jours, la Turquie a basculé dans le camp des pays où le virus H5N1 est très largement disséminé chez les volailles, une propagation accompagnée de surcroît d'un nombre de cas de contamination humaine étonnamment élevé. Peut-on endiguer la progression de la grippe aviaire ? Entretien avec Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de l'Office international des épizooties (OIE), dont le siège est à Paris.

Connaît-on l'ampleur de la dissémination du virus en Turquie ?

Pas encore. C'est là l'une des missions de la délégation d'experts diligentée sur place par l'OIE, l'OMS et la FAO (1). A ce jour, la Turquie a notifié officiellement à l'OIE treize nouveaux foyers détectés dans les élevages en Anatolie orientale, dans une région voisine de celle dont sont originaires les trois enfants décédés de la grippe aviaire. Mais il y en aura certainement beaucoup plus.

Comment expliquer une telle dissémination chez les oiseaux domestiques ?

Le scénario le plus probable est que le virus est entré dans le pays en octobre, avec les oiseaux migrateurs en provenance de Sibérie ou de Chine. Des volailles ont pu être contaminées de diverses façons. Les oiseaux peuvent contracter la grippe ou bien par les voies aériennes (par inhalation d'excrétions infectées) ou bien par les voies digestives, en consommant un aliment souillé. De l'eau, notamment. Ce mode de contamination alimentaire est d'autant plus aisé en hiver que le virus contenu dans les excréments d'oiseaux survit 35 jou