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Libération

Des oiseaux mazoutés par milliers

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publié le 13 janvier 2006 à 20h03

Nantes correspondance

Les blanches avocettes ont de faux airs de dalmatiens. Une semaine après la petite marée noire dans l'estuaire de la Loire, les autorités admettent à peine que les oiseaux vont y laisser des plumes. «De 12 000 à 15 000 oiseaux souillés par les hydrocarbures, soit les trois quarts des oiseaux présents dans cette grande réserve maritime d'importance internationale», insiste pourtant la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Impossible de prédire combien survivront, des oies cendrées et canards ­ réputés plus coriaces ­ aux limicoles comme les avocettes, moins bien armés pour éviter l'intoxication ou la mort de froid.

Les mouvements des oiseaux ont élargi la première zone d'impact au-delà de la quinzaine de kilomètres à l'embouchure du fleuve, entre le large et la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) où a eu lieu l'abordage des deux navires butaniers, dans la soirée du 5 janvier. De nuit, le Sigmagas, battant pavillon d'Antigua, a abordé le Happy Pride, un navire britannique très similaire, éventrant sa coque sur 4 mètres, à hauteur de la réserve de carburant. Une fuite de 30 tonnes de fioul fait alors dire au sous-préfet de Saint-Nazaire : «Ce n'est pas une pollution importante, mais nous restons vigilants. Si le problème avait une acuité particulière, nous le saurions. Nous ne pouvons évoquer des problèmes qui n'existent pas.» Les Verts accusent la préfecture de «faire l'autruche». L'association Robin des Bois met en cause les faiblesses «d'anticipation