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Libération

Le «Clem» en rade devant le canal de Suez

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publié le 13 janvier 2006 à 20h03

Halte-là ! C'est en substance ce que les autorités égyptiennes ont dit hier à l'ancien porte-avions français Clemenceau, en lui refusant l'accès au canal de Suez. Parti le 31 décembre de Toulon, le navire fait route vers l'Inde où il doit être désamianté et démantelé dans la baie d'Alang. Sauf qu'une commission de la Cour suprême indienne, tout en réservant sa décision finale, a exprimé, le 6 janvier, sa réticence à l'arrivée de ce bateau potentiellement bourré d'amiante. Selon le ministère français de la Défense, il reste 45 tonnes d'amiante à bord, après retrait de 115 tonnes sur 160. Des chiffres inférieurs à la réalité, selon les organisations écologistes mais aussi la société Technopure, qui a effectué l'essentiel du désamiantage à Toulon, et qui évoque plusieurs centaines de tonnes d'amiante restantes.

L'agence égyptienne pour l'environnement a donc interdit au Clemenceau de pénétrer dans les eaux territoriales égyptiennes «dans l'attente d'un document attestant qu'il ne transporte pas des déchets dangereux». L'Egypte n'a pas reçu du gouvernement français le document exigible aux termes de la convention de Bâle sur le transport de déchets dangereux, le Prior Information Consentment, qui renseigne sur la toxicité des matériaux transportés.

Hier, pour renforcer la pression sur le gouvernement français, Greenpeace est aussi passé à l'abordage. Deux activistes se sont hissés sur la coque du Clem, vide et remorquée par un bateau néerlandais. Dans la soirée, ils étaient encore