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Libération

En Turquie, le virus se dévoile sous un autre jour

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publié le 14 janvier 2006 à 20h04

Alors que trois personnes sont officiellement décédées de la grippe aviaire en Turquie, le virus H5N1 qui sévit dans ce pays a-t-il muté ? Les spécialistes en virologie du laboratoire de Mill Hill à Londres ­ laboratoire de référence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe ­ ont découvert sur l'un des cas mortels qu'une mutation était intervenue qui serait a priori plus dangereuse pour l'homme. Le virus du cas turc se fixerait plus facilement sur les récepteurs des cellules humaines que sur les récepteurs des cellules des oiseaux. Etonnant au premier abord, la mutation n'est pas observée sur le deuxième cas analysé (le troisième ne l'a pas encore été) alors que les deux enfants, frère et soeur, sont bien morts du H5N1.

Séquençage du virus. Mais cela ne surprend pas outre mesure les spécialistes : «Les virus sont extrêmement variables, explique Sylvie Van der Werf, chef de l'unité de génétique moléculaire des virus respiratoires à l'Institut Pasteur. Le virus se multiplie dans l'organisme et, selon les réactions de la personne, il peut évoluer différemment. Des mutations peuvent apparaître chez certaines personnes et pas chez d'autres. Il faut évidemment suivre attentivement ce type de mutation qui pourrait constituer un des éléments permettant une transmission interhumaine, mais ce n'est pas suffisant.» On ignore si cette mutation reste isolée ou si d'autres virus de Turquie en sont porteurs. Pour le moment, le virus ne se transmet toujours pas d'homme à ho