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Libération

L'électricité cultivée en terrasse

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publié le 20 janvier 2006 à 20h06

Equihen-Plage envoyée spéciale

On dirait deux fouets pour monter les blancs en neige. Invisible depuis la rue, la première éolienne horizontale en France est perchée sur la terrasse d'un immeuble de quatre étages d'Equihen-Plage, entre Le Touquet et Boulogne-sur-Mer, accessible par une échelle sous la fenêtre de toit. Entre les antennes paraboliques et les cheminées de chaufferie, elle trône, élégante, blanche et allongée, en fibre de carbone. Au milieu, une génératrice. En face, la mer. Et surtout, le vent de sud-ouest qui devrait faire tourner tout ça dans un mois. Pourquoi horizontale ? Pour être invisible depuis le sol.

C'est une toute petite «éolienne urbaine». Avec une estimation de 7 000 kWh produits par an, c'est 700 fois moins que les plus puissantes éoliennes montées sur mât. Elle servira à éclairer les parties communes de deux immeubles, soit une centaine d'ampoules entre les étages, les caves et les garages à vélos d'une quarantaine de familles. Le courant sera vendu à EDF, qui le revendra ensuite au bailleur, Pas-de-Calais Habitat. C'est le meilleur moyen possible : cela coûte trop cher de stocker l'électricité dans des batteries sur la terrasse.

Décibels. Dans l'immeuble posé au flanc d'une rue qui monte, on trouve ça bien. «Pas mal pour les économies d'énergie et pour l'environnement», estime Frédéric, 30 ans, postier. Il habite au dernier étage de l'immeuble et n'a pas peur des 75 décibels annoncés quand l'engin sera en service : «Il paraît que si le vent est tr