Varsovie de notre correspondante
Le froid a déjà tué 140 personnes en Pologne depuis le début de l'hiver, dont une vingtaine au cours des dix derniers jours. La dernière victime est un homme retrouvé mort en Silésie sur un terrain vague où il ramassait de la ferraille pour la revendre, un gagne-pain courant chez les sans-abri. La plupart des victimes sont des hommes sous l'emprise de l'alcool qui s'endorment à la belle étoile en rentrant chez eux. Ou des sans-abri, dans «une proportion qui ne cesse de croître», souligne Grazyna Puchalska, la porte-parole de la police.
«De plus en plus de jeunes». «En hiver, même si c'est contre le règlement, mon centre accueille des personnes qui ont bu. Je dois faire semblant de ne pas le voir», explique Andrzej Stazynski, le responsable d'un centre d'hébergement pour les sans-abri, Monar Markot. Ce dernier, qui abrite 40 personnes, est l'un des premiers ouverts à Varsovie. En 1995, Andrzej Kotanski, un défenseur des sans-abri, des toxicos, des malades du sida décédé depuis dans un accident de voiture avait obtenu de la ville le droit d'aménager une partie d'un passage souterrain peu fréquenté et des caves. Aujourd'hui, son association, Monar, le finance à 80 %, l'Etat subventionnant le reste. Le centre reçoit beaucoup de dons alimentaires et de vêtements. Les pensionnaires qui ont des revenus retraite, pension d'invalidité, etc. participent jusqu'à 300 zlotys par mois (75 euros).
Il y a quelques jours, la police municipale a amené à A