Montpellier de notre correspondant
C'est la mobilisation générale ! De Collioure à Cerbère en passant par Port-Vendres et Banyuls, toute la population de la Côte vermeille (Pyrénées-Orientales) fourbit ses armes pour tenter de tuer dans l'oeuf un projet d'installation d'une ferme d'engraissement de thons rouges, à 2 kilomètres au large du rivage. Alors que de telles exploitations piscicoles ont vu le jour, depuis 1997, en Croatie, en Turquie et en Espagne, aucune n'a encore été autorisée en France. «En fonction des courants, ces poissons vont déverser des tonnes de matières fécales sur nos plages !» dénonce Joseph Travet, ancien chercheur au CNRS, aujourd'hui retraité à Banyuls. Conformément à la loi, une enquête publique a été ouverte début janvier dans les municipalités concernées. Les habitants affluent dans les mairies, noircissant des cahiers entiers de leur mécontentement contre cette «cochonnerie». «Ce n'est pas parce que c'est le bout de la France que nous devons servir de poubelle côtière de la Méditerranée !» s'insurge Jean-Claude Portella, le maire de Cerbère, qui rappelle que la population de sa ville est multipliée par trois en été. Le 2 février, après clôture de l'enquête, la balle sera dans le camp du préfet, qui aura jusqu'à la mi-juin pour accorder ou non l'autorisation d'exploiter.
Quotas. Le porteur de ce projet est Raphaël Scannapieco, membre éminent d'une de ces quelques grosses familles sétoises qui se partagent le monopole hexagonal de la pêche au thon r