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Libération

Le chikungunya s'étend, la Réunion s'affole

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par Zoé DAVID
publié le 27 janvier 2006 à 20h10

La Réunion correspondance

Touchée depuis près d'un an par le chikungunya (Libération du 22 décembre), l'île de la Réunion vit une vraie psychose. Le virus transmis par un petit moustique urbain aux pattes zébrées, l'Aedes albopictus, a sans doute déjà touché 5 % de la population et son éradication s'avère délicate. La politique consistant à ne pas affoler les Réunionnais en faisant le moins de vagues possibles n'a pas résisté à une explosion des contaminations en période d'été austral : le rectorat a décidé hier de retarder d'une semaine la rentrée scolaire.

Dès décembre, les chiffres officiels transmis par la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass) suscitaient des doutes. Et c'est un petit groupe de généralistes qui est monté à l'attaque. Leurs cabinets ne désemplissaient pas de malades pliés en deux (lire ci-dessous), et dans certains quartiers du sud de l'île chaque habitation avait au moins son «chikungunya». La préfecture a alors changé de cap. En deux jours, le bilan depuis février 2005 est passé de 7 500 à plus de 10 000 cas, les autorités sanitaires avouant qu'elles ne maîtrisaient plus rien.

Atypiques. Le chikungunya sévit depuis de nombreuses années dans l'est de l'Afrique mais son arrivée dans une région «occidentalisée» est une première. Les connaissances scientifiques sont donc très limitées, les médicaments, inexistants et les craintes sur ses répercussions, nombreuses. Ce sont les formes atypiques du chikungunya qui inquiètent le plus. Dou