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Interview

«Chikungunya a été noté comme cause associée sur 20 certificats de décès»

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publié le 3 février 2006 à 20h15

Estimations de plus en plus vertigineuses du nombre de malades ; rumeurs de cas graves et même de décès... La tension est encore montée d'un cran sur l'île de la Réunion, où l'épidémie due au virus chikungunya sème une véritable panique dans la population. Le bilan s'élève désormais à 50 000 personnes atteintes, dont 45 000 depuis la mi-décembre, selon les dernières statistiques des autorités sanitaires, communiquées hier. «Nous sommes actuellement à 15 000 cas par semaine», a précisé Philippe Renault, médecin à la cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) de la Réunion et de Mayotte, lors d'une conférence de presse. Une accélération impressionnante ­ le 31 janvier, les autorités sanitaires faisaient état de 30 000 cas ­ qui entraîne une saturation du système sanitaire, notamment hospitalier.

Transmis par des petits moustiques du genre aèdes, le virus chikungunya avait jusqu'ici la réputation d'être bénin. L'infection à cet arbovirus se manifeste classiquement par de la fièvre, des douleurs articulaires et musculaires et des maux de tête (1), mais n'est pas considérée comme potentiellement mortelle. L'épidémie actuelle, qui a débuté en mars sur l'île de la Réunion, a appris aux médecins que le virus pouvait se transmettre de la mère à l'enfant, et être responsable de formes néonatales sévères. Mais a-t-il fait des victimes, comme le prétend depuis quelques jours la rumeur publique ? Le point avec Gilles Brücker, directeur général de l'Institut de veille sanitaire, qui s'e