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Libération

Le «Clemenceau» plus contaminé qu'annoncé

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publié le 4 février 2006 à 20h15

Entre 500 et 1 000 tonnes d'amiante. Selon deux experts indépendants, c'est ce que contient la vieille coque du Clemenceau, l'ex porte-avions français qui fait route vers l'Inde, où il doit être totalement décontaminé et démantelé. Les deux experts ont été mandatés par les associations Andeva (Association nationale des victimes de l'amiante), Ban Asbestos (Réseau international pour l'élimination de l'amiante), Comité antiamiante Jussieu, FIDH (Fédération internationale des droits de l'homme) et Greenpeace. Des associations qui militent contre l'externalisation par la France de déchets toxiques vers un pays où la sécurité des ouvriers exposés à l'amiante ne sera pas assurée.

Auditions. Les experts se fondent sur les documents fournis à la Cour suprême indienne, dans le cadre d'auditions organisées en janvier à New Delhi, par Technopure, la société française qui a effectué la décontamination du Clemenceau à Toulon.

Le rapport de Paul Röder, ingénieur conseil «amiante» depuis 1990, indique que les travaux de décontamination ont été faits de façon superficielle. Il montre, selon Michel Parigot, porte-parole de l'Andeva et du Comité antiamiante Jussieu, que «le chantier de désamiantage à Toulon s'est déroulé dans des conditions rocambolesques : un maître d'oeuvre sans compétence, un contrôleur avec quatorze heures de formation et une entreprise de désamiantage qui a travaillé à la va-vite, presque rien enlevé et probablement pollué tout le navire.» Pour Paul Röder, il est «vraisemb