«Quelles quantités de substances dangereuses, telles que l'amiante et les PCB (polychlorobiphényls) ont été retirées du Clemenceau ? Quelle est la quantité précise de chaque substance dangereuse restant sur le navire ?» Voilà deux des questions que la Commission européenne a adressées à la France le 7 février, dans le cadre de son enquête sur la légalité de l'envoi en Inde du vieux porte-avions.
Paris risque d'être un peu embêté pour répondre. L'Etat français a en effet toujours affirmé qu'il restait 45 tonnes d'amiante à bord. Or, le Journal du dimanche révélait hier que, dans une lettre adressée la semaine dernière à la ministre de la Défense, le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Oudot de Dainville, évaluait à 75 tonnes l'amiante encore à bord. Pourtant, devant la mission d'information sur l'amiante de l'Assemblée nationale, ce même amiral a répété, toujours la semaine passée, qu'il en restait 45...
Comment expliquer cette «double comptabilité», l'une officielle, l'autre interne ? Hier, interrogé par l'AFP, le ministère de la Défense l'a justifiée par un «problème de traçabilité sur 30 tonnes de produits amiantés». Sur un total de 160 tonnes de matériaux amiantés à bord du Clemenceau, «on a enlevé 115 tonnes, de façon avérée», a indiqué le porte-parole du ministère, Jean-François Bureau. Cependant, «au centre d'enfouissement de déchets de Bellegarde (Gard), nous n'avons à ce stade que les traces de 85 tonnes». «Une enquête administrative est en cours pour savoir si de