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Libération

Vautours : la vengeance posthume des charognes

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par Myriam LEVAIN
publié le 14 février 2006 à 20h20

La rencontre a finalement eu lieu à New Delhi il y a deux semaines. Les cris d'alerte des scientifiques et des ONG concernant l'hécatombe qui frappe les vautours ont fini par faire réagir le gouvernement indien. Les 31 janvier et 1er février, les ministres de l'Environnement et de l'Agriculture ont reçu l'équipe de chercheurs qui a travaillé sur les raisons de la disparition de trois espèces de vautours en Inde.

Les résultats de leur étude viennent d'être publiés dans la revue Plos Biology et pourraient sauver les vautours qui meurent par millions depuis dix ans, empoisonnés par du Diclofenac, un anti-inflammatoire non stéroïdal administré au bétail. En dévorant les carcasses des bovins, les charognards absorbent ce médicament et meurent en quelques jours d'une goutte viscérale aux symptômes très caractéristiques. Les oiseaux sont d'abord plongés dans un état léthargique, leur cou s'affaisse ensuite considérablement et ils vont jusqu'à tomber de leurs perchoirs avant de mourir.

Optimisme. Les trois espèces touchées par la maladie (Gyps bengalensis, Gyps indicus et Gyps tenuirostris) sont en voie de disparition, 95 % des oiseaux ayant été décimés en Inde et dans certaines régions du Pakistan et du Népal. Il faut donc agir vite, et les scientifiques qui ont mené les tests sur des vautours en captivité proposent une solution : remplacer le Diclofenac par un autre médicament, le Meloxicam. «Il s'agit aussi d'un anti-inflammatoire non stéroïdal, mais nos tests ont montré qu'il n'ét