Chirac en amiral. Faute de pouvoir désamianter le Clemenceau, le chef de l'Etat cherche à déminer un dossier sur le point de lui gâcher sa visite d'Etat, dimanche, en Inde. Hier, le porte-parole de l'Elysée a indiqué que «le président de la République s'en est saisi directement, au vu des derniers développements». Un propos laconique pour ne pas en dire plus «sur une affaire qui est en délibéré devant la justice».
Cette montée en première ligne de celui qui est constitutionnellement le chef des armées sonne comme un désaveu pour la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie. Même si l'Elysée assure qu'il «n'y a pas lieu de dessaisir un ministre compétent». Pour arrêter un feuilleton de plus en plus grotesque, il ne semble désormais plus exclu que la France décide d'anticiper ou de profiter de la décision du Conseil d'Etat (lire ci-dessus), attendue en fin de semaine, pour rapatrier le Clem.
D'autant que la gauche, plutôt silencieuse, s'est réveillée alors que le porte-avions est à quelques jours des côtes indiennes. C'est Laurent Fabius qui, le premier, a refait surface. Hier matin, l'ex-Premier ministre a exigé que soit «rapatrié» le navire, rappelant au passage qu'il avait saisi Chirac de la question depuis un mois déjà. Hier midi, la direction du PS a pris la roue du candidat déclaré à la présidentielle, réclamant à son tour «le rapatriement du Clemenceau», et demandant l'audition «sans tarder» de la ministre de la Défense par les députés. Au sujet d'Alliot-Marie, la séna