Elle a pris la mouche. Michèle Alliot-Marie est très énervée par le Clemenceau. On serait tenté de dire : enfin ! Mais ce n'est pas le ratage total de la gestion de la casse du porte-avions qui la rend furieuse. La ministre de la Défense s'en prend à la société qui a effectué l'essentiel du désamiantage du Clem à Toulon. Selon «Mam», c'est du côté de Technopure qu'il faut regarder si on veut retrouver les 30 tonnes d'amiante dont la Défense a avoué, dimanche, avoir perdu la trace entre Toulon et la décharge de Bellegarde (Gard). Hier, la ministre a annoncé qu'elle allait saisir la justice et demander au procureur de Marseille d'ordonner une enquête sur des «présomptions d'irrégularités» de Technopure. Une société «écartée du chantier pour des insuffisances et des manquements, notamment à l'information».
Curieusement, la ministre attaque une entreprise qui n'avait aucun lien commercial avec l'Etat. Technopure a travaillé d'octobre 2004 à mars 2005, en sous-traitance, pour la compagnie SDI (Ship Decommissioning Industry) qui, elle, est en contrat avec l'Etat pour toute l'opération. Aujourd'hui, un litige commercial oppose SDI et Technopure.
L'assaut ministériel n'a pas ému le gérant de Technopure, Jean-Claude Giannino. Il a réaffirmé hier avoir retiré 70 tonnes amiantées du Clem. Selon nos informations, Prestocid, l'entreprise qui a poursuivi la décontamination, en aurait retiré huit. Or le ministère de la Défense continue d'affirmer que 115 tonnes ont été enlevées au total et q