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Libération

Chikungunya, confusion sur la mortalité

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publié le 18 février 2006 à 20h23

Le chikungunya, virus que les biologistes croyaient bénin, continue de semer la pagaille à la Réunion. Quelque 10 000 personnes malades en 2005, déjà 100 000 de plus en 2006 sur l’île. Les épidémiologistes enregistrent 22 000 nouveaux cas par semaine. Ils ont recensé 4 décès directement provoqués par l’infection, 48 autres associés au virus. Mais cette explosion de victimes les déborde. Aucune publication scientifique sur le sujet ne rapporte d’épidémie d’une telle ampleur, ni de cas mortels.

Démenti formel. Alors ils sont encore confus lorsqu'il s'agit d'évaluer les conséquences de cette dernière attaque de chikungunya. Provoquera-t-elle une surmortalité sur l'île ? C'est là que les démentis succèdent aux annonces. Au début du mois (Libération du 3 février), Gilles Brücker, directeur de l'Institut de veille sanitaire (INVS), affirmait encore que, «sur la moitié de l'île touchée par l'épidémie, la mortalité globale n'a pas augmenté». Quelques semaines et plusieurs milliers de personnes infectées plus tard, les propos rapportés d'un expert affirmaient l'inverse. Jeudi, l'INVS a rectifié le tir en opposant «un démenti formel aux propos attribués par l'AFP à Philippe Quénel, médecin épidémiologiste à l'INVS. Celui-ci n'a pas déclaré à la suite des chiffres publiés concernant les décès en 2004 et 2005 qu'"il existerait sans doute un excès de décès dû au chikungunya"». Trop tôt encore pour l'évaluer, d'après l'institut. «Un travail concernant la mortalité est en cours», pour déter