Menu
Libération

La Russie pêcherait trop gros en mer de Barents

Article réservé aux abonnés
publié le 20 février 2006 à 20h23

Scandinavie de notre correspondante

L'affaire s'est déroulée sous l'oeil des caméras norvégiennes, mi-octobre, au large de l'archipel du Svalbard, dans les eaux territoriales clamées par Oslo. Des garde-côtes norvégiens arraisonnent le chalutier russe Elektron, qu'ils soupçonnent de pratiquer la «pêche au noir» en mer de Barents. Sommé de faire route vers les côtes norvégiennes, l'équipage obtempère, avant de bifurquer et de mettre le cap sur la région de Mourmansk, au nord-ouest de la Russie. Deux inspecteurs sont toujours à bord. Ils ne seront libérés que cinq jours plus tard, une fois l'Elektron dans les eaux territoriales russes.

«Rares poursuites». Sous la pression d'Oslo, Moscou promet de tirer l'affaire au clair. Mais à la Direction norvégienne de la pêche (Fiskeriedirektorat), le conseiller chargé de la lutte contre la pêche au noir ne se fait guère d'illusions. «Les poursuites sont rares et les condamnations encore plus», observe Tor Glistrup. Selon différentes estimations, la pêche illégale de cabillaud en mer de Barents s'élèverait à 100 000 tonnes par an, soit plus de 20 % des quotas autorisés. «Et encore, c'est une sous-estimation», remarque le conseiller. Ce trafic florissant rapporterait plus de 180 millions d'euros par an.

Depuis une trentaine d'années, Oslo et Moscou, qui se partagent la souveraineté sur la mer de Barents, fixent ensemble les quotas annuels de pêche autorisés. «Après l'implosion de l'URSS, les Russes ont commencé à vendre leur poisson en Norvèg