Nairobi correspondance
Le Kenya ne sait plus quoi faire de ses animaux sauvages. Plusieurs réserves sont même débordées par une surpopulation d'éléphants et d'antilopes. A tel point que les gardes forestiers du Kenya Wildlife Service envisagent de lever l'interdiction de chasser, décrétée en 1977.
Officiellement, il s'agit de réguler le surpeuplement de certaines réserves, qui finit par provoquer des nuisances. Pas méchantes lorsqu'il s'agit d'antilopes affamées qui s'échappent pour dévorer les potagers, mais plus préoccupantes dans le cas des éléphants. Exemple, le parc naturel de Shimba Hills («collines des lions»), dans le sud du pays, a une capacité d'accueil de 200 éléphants mais en abrite près de 700... Les pachydermes, affamés et à l'étroit, s'échappent fréquemment du sanctuaire pour aller saccager les fermes alentour. La pose coûteuse de barrières électrifiées n'y fait rien : les éléphants ont compris comment les arracher à coups de défenses et savent les franchir en évitant de poser le pied sur les câbles. Le seul moyen de les contenir, c'est de les abattre.
Braconnage. Aujourd'hui, seule la brigade Problem Animal Control est habilitée à supprimer les animaux devenus dangereux. Toute autre personne surprise en train de tuer une bête sauvage encourt une peine de sept années de prison. Le Kenya pourrait donc revenir sur ce principe. Certainement pas dans les semaines qui viennent, puisque le gouvernement est paralysé par une vague de scandales liés à la corruption, m