La métaphore martiale est à l'honneur. «Nous gagnerons la bataille du chikungunya !» déclarait mardi le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin. Mais toute guerre a ses effets collatéraux. L'éradication du moustique Aedes albopictus, vecteur du virus, nécessite des produits insecticides, dont l'impact environnemental et sanitaire suscite l'inquiétude.
Des associations écologistes ont rapporté des décès d'oiseaux ou de caméléons après les pulvérisations. Le WWF et Cap 21 s'alarment aussi des risques pour la santé. Selon le WWF, les insecticides utilisés, «hautement toxiques, ont été pulvérisés massivement, et le plus souvent par des personnes inexpérimentées, dans l'atmosphère des zones résidentielles, des écoles». Des établissements scolaires ont dû être évacués d'urgence à cause des vapeurs toxiques dont des enfants ont souffert. Selon Christophe Paupy, entomologiste à l'Institut de recherche et de développement de Montpellier et membre de la cellule de coordination de la recherche envoyée à la Réunion par les ministères de la Santé et de la Recherche, «de tels incidents n'avaient jamais été rapportés dans des conditions normales d'utilisation. Ce qui laisse penser qu'il a pu se produire, dans l'urgence, des erreurs de dosage et d'épandage».
Les autorités sanitaires ont donc décidé de recourir à des produits moins toxiques. Le Téméphos, utilisé contre les larves, est désormais remplacé par un outil de lutte biologique, le BTI (Bacillus thuringiensis israelensis). Et le Fénit