Lyon correspondance
C'était une simple visite de contrôle des services vétérinaires de l'Ain, comme celles effectuées quotidiennement autour de la commune de Joyeux, où a été trouvé, la semaine dernière, le premier canard sauvage contaminé par le H5N1. Dans une exploitation avicole de Versailleux (à quelques kilomètres de Joyeux), les vétérinaires ont découvert hier matin une hécatombe : sur 11 000 dindes, plus de 80 % étaient mortes. Face à la «très forte probabilité», selon la préfecture, qu'il s'agisse de cas de grippe aviaire, le reste de l'élevage devait être abattu dans la journée. Si les résultats des analyses confirment la suspicion de H5N1, il s'agirait du premier élevage touché en France et dans l'Union européenne.
Devant les risques de panique des consommateurs et des éleveurs, le président de la République et le Premier ministre sont aussitôt montés au créneau. Alors que Jacques Chirac soulignait dans un communiqué «la mobilisation totale du gouvernement et des pouvoirs publics», Dominique de Villepin décidait de débloquer pour la filière une aide de 52 millions d'euros qui viendra s'ajouter aux 11 millions promis. «Je mesure à quel point il s'agit d'une épreuve pour l'ensemble des éleveurs de volaille dans notre pays», a-t-il déclaré alors que le Salon de l'agriculture ouvre ses portes ce week-end à Paris, précisant qu'il ne s'agissait pas d'un montant définitif. «Nous serons amenés à adapter les aides en fonction de l'évolution de la situation.» Les représentants