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Libération

A la Réunion, le «chik» au quotidien

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publié le 25 février 2006 à 20h27

Ile de la Réunion envoyée spéciale

L'album n'est pas encore dans les bacs, mais la chanson résonne déjà sur les radios locales. Sur un rythme entraînant, Ragga chikungunya parle de la panique, de la démoustication et même des politiques «qui font le déplacement», tel Dominique de Villepin, attendu ce week-end. Ces temps-ci, sur l'île de la Réunion, le chik n'est jamais bien loin. Sur les ondes, mais aussi au marché, dans les pharmacies, et bien sûr dans toutes les conversations. Et comme dans le morceau de ragga, le ton n'est pas forcément dramatique.

«Ils sont bons mes légumes, ils ont pas le chikungunya», s'égosille un maraîcher. En ce vendredi midi, le marché forain de Saint-Paul (le plus grand de la Réunion, à 25 kilomètres à l'ouest de Saint-Denis) est assez animé, malgré la chaleur. La blague déclenche quelques beaux éclats de rire. Détendus, des touristes sur le départ font des emplettes de sauce piment et de gâteaux coco. Les vendeurs de fruits exotiques font recette. Bref, affluence et ambiance normales.

Déprimée. Pourtant, à quelques centaines de mètres de là, sur la route nationale, la patronne du Palais de l'eau de coco est plutôt déprimée. La cahute, réputée pour ses spécialités, est déserte. «D'habitude, le vendredi, c'est toujours plein, avec les gens de passage au marché.» La désertion de l'île par les touristes la mine beaucoup plus que son infestation par les moustiques. Pourtant, la commerçante l'a eu, le chik ; son mari et son fils de 11 ans aussi. Et ce n'e