Dans les couloirs exigus, une file de brancards sur lesquels sont allongées des personnes de tous âges, l'air groggy. Dans chaque box individuel d'examen, deux malades. Et des soignants qui tentent de faire face. Vendredi midi, au service des urgences de l'hôpital de Saint-Paul, à 25 kilomètres de Saint-Denis, l'ambiance rappelait furieusement celle de la canicule de 2003. Et la crise a duré tout le week-end.
Ascendante. Dans cet établissement, qui ne figure pas au programme de la visite de Villepin (lire ci-dessous), le virus du chikungunya a fait exploser un système déjà à bout de souffle. Ici, l'épidémie est arrivée plus tard que dans le reste de La Réunion ; et elle est toujours en phase ascendante, contrairement aux autres zones où elle semble se stabiliser (Libération de samedi). «La nuit dernière, 17 personnes ont dormi sur un brancard aux urgences, et 13 autres dans des lits rajoutés dans différents services», soupire Luis Santos, directeur adjoint de cet hôpital de 180 lits. Soit 30 malades «hébergés». Un record.
Pourtant, depuis le 9 février, l'établissement a ouvert 11 lits supplémentaires, dans les locaux d'une clinique à quelques kilomètres de là. Les opérations programmées ont été interrompues pendant une semaine. Mais cela ne suffit plus. «En temps normal, notre activité est de 70 à 80 passages par jour. Jeudi, nous en avons eu 170 ; dont 37 chikungunyas. Neuf sont restés hospitalisés», décompte Philippe Morbidelli, chef de service des urgences.
De fait, on fait