Buenos Aires de notre correspondant
C'est le plus gros investissement étranger de l'histoire de l'Uruguay : 1, 5 milliard d'euros, pour l'installation de deux usines de pâte à papier sur le fleuve Uruguay à 300 kilomètres au nord de Montevideo. Une production de 1,5 million de tonnes de cellulose avec un processus chimique d'élaboration parmi les plus contaminants de toute l'industrie.
Pour blanchir le papier, la société espagnole Ence, deuxième producteur mondial de cellulose d'eucalyptus, et la finlandaise Botnia vont employer une technologie qui réduit l'utilisation du chlore, donc moins contaminante. Mais suffisamment quand même pour que l'Union européenne, où cette technique intervient encore dans 80 % de la production de papier, ait décidé de l'interdire progressivement. «Malgré toutes les promesses sur le contrôle et la technologie employée pour réduire la contamination, ces usines utilisent des méthodes qui sont remises en cause dans le reste du monde et qui sont confrontées à des législations de plus en plus sévères. Pourquoi Botnia et Ence n'utilisent-elles pas les techniques les plus modernes, sans chlore, moins polluantes et de plus en plus répandues ?» s'interroge Oscar Soria, de Greenpeace Argentine.
Les deux papeteries sont séparées d'une dizaine de kilomètres et situées juste en face de la rive argentine de la province d'Entre Rios, dont les habitants, opposés au projet, occupent les ponts sur le fleuve et coupent régulièrement une des routes les plus fréquentée