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Libération

Le golfe de Guinée, escale sécurisée pour la tortue verte

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par Pauline SIMONET
publié le 7 mars 2006 à 20h33

Sao Tomé-et-Principe envoyée spéciale

Il fait nuit noire sur la plage de Jalé. Seul le ressac des vagues sur le sable brise le silence. Soudain, une ombre sort de l'océan Atlantique, elle entame sa montée longue et fastidieuse sur ce rivage du sud de l'île de Sao Tomé, dans le golfe de Guinée. Une tortue verte d'un mètre de long et de large. «Elle est déjà marquée», chuchote le garde santoméen, chargé de la protection des tortues, en apercevant un bout de métal sur sa patte gauche. Une bague, posée par des scientifiques, qui atteste que l'animal est déjà venu pondre ici. Car ces reptiles sont dotés d'un sens de l'orientation exceptionnel qui leur permet de parcourir des milliers de kilomètres pour revenir pondre dans la région de leur naissance, parfois même sur la plage où ils sont nés.

Base de données. Dans l'obscurité, la tortue verte poursuit sa route, en quête d'un lieu pour délivrer ses oeufs, 100 à 150 par ponte en moyenne. Ni bruit, ni lumière. Le reptile doit se sentir en confiance. Après avoir creusé un trou profond d'un mètre, l'animal entre «en transe» et commence à pondre, chuchote le Français Bastien Loloum, membre de l'ONG Marapa, financée en grande partie par l'Union européenne (UE), en charge depuis trois ans à Sao Tomé de la protection de cette espèce en danger d'extinction. «Ces animaux ont des zones d'alimentation et de ponte de prédilection. Ils peuvent se nourrir sur les côtes d'Amérique latine, au Brésil par exemple, puis traverser l'Océan et venir pondr