Mardi, Etienne Cendrier, coordonnateur de l'association de lutte contre les excès de la téléphonie mobile Priartem, comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris, poursuivi en diffamation par deux opérateurs : Orange et SFR. Dans un article de novembre 2003, dans le Journal du dimanche (JDD), il évoquait les risques pour la santé de l'exposition aux antennes-relais (sujet sur lequel il n'y a pas de consensus scientifique) et dénonçait les pratiques des opérateurs. Hier, un collectif de scientifiques, d'avocats, d'élus et d'associations, signataires d'une pétition de soutien à Etienne Cendrier (1), a dénoncé cette «offensive des opérateurs de téléphonie contre les lanceurs d'alerte». Le journaliste du JDD qui a relaté les propos de Cendrier est, lui, poursuivi pour complicité de diffamation.
Les lanceurs d'alerte, ce sont ces hommes et ces femmes, souvent des chercheurs, qui, à titre individuel ou collectif, estiment devoir alerter la société sur les risques potentiels pour la santé et l'environnement de nouvelles technologies, nouveaux médicaments ou produits chimiques... Au risque de s'aliéner les lobbies industriels.
Aux Etats-Unis ou en Angleterre, on les appelle whistleblowers (Libération du 6 mars), et ils sont protégés par des lois spécifiques. En France, ils sont plutôt contraints au silence, «placardisés», parfois virés de leur entreprise. Ou encore poursuivis en justice. Pour les protéger, un projet de loi a été déposé en novembre par le sénateur PS Claude Sau