«Agir localement pour relever un défi global.» Aujourd'hui s'ouvre à Mexico le quatrième Forum mondial de l'eau. Jusqu'au 22 mars, des milliers d'experts venus du monde entier viendront échanger leurs expériences sur le terrain. Objectif : répondre au besoin le plus urgent qui soit dans les pays pauvres, le manque d'eau potable et d'assainissement.
Toumadiama (Mali) envoyée spéciale
Tata Konate est fontainière. Assise à l'ombre de son abri de branchages et de cartons, elle distribue l'eau potable qui sort du robinet «de l'aube au crépuscule», sept jours sur sept. «Je n'ai plus l'âge d'aller aux champs», dit-elle, offrant un sourire très édenté. Payée 30 francs par mois, elle vend l'eau 10 centimes CFA (1) le seau aux habitants de Toumadiama, village à 550 km au nord-est de Bamako. «Les gens réclament que ce soit 5 centimes le seau.» A quelques blocs de maisons en pisé, cinq femmes lavent leur linge autour d'une pompe manuelle. Mamadou Koita, en boubou jaune, président du comité des usagers de l'eau, veille sur les lieux. Ici c'est moins cher, 5 centimes les deux seaux. L'eau de Tata Konate est captée grâce à une pompe solaire qui fournit plus d'eau que n'en consomment les villageois. Mamadou pense qu'il faudrait profiter de ce surplus et arroser un jardin pour que «les femmes puissent faire du maraîchage». Les paysans qui ont un peu de bétail voudraient construire un abreuvoir. Le village doit se réunir et décider. Ce ne sera pas simple.
Service. Au Mali, il existe autant d'his