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Libération

Agir, enfin, pour bannir la soif

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Publiques, privées, mixtes, les initiatives sont une urgence pour 1,3 milliard de personnes.
publié le 23 mars 2006 à 20h42

Mexico de notre correspondante

Les 13 000 participants au IVe Forum de l'eau (1), issus de quelque 130 pays, se sont séparés hier, le 22 mars, journée mondiale de l'eau, à Mexico après sept jours de travaux, sur un double constat : l'objectif des Nations unies de diviser par deux d'ici 2015 le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable dans le monde (1,3 milliard d'individus) ne sera pas atteint si tous les acteurs ne se retroussent pas les manches. Pour y parvenir, il faut s'appuyer plus sur les collectivités locales, trouver les financements adéquats, faire preuve de pragmatisme et, surtout, surmonter les postures idéologiques. «Il faut arrêter de dogmatiser», dit Patrice Fonlladosa, patron de Veolia Eau pour l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Inde, selon qui le débat public-privé est dépassé.

Chantage. Pourtant, c'est bien cette question qui a animé le Forum. L'exemple tout récent de l'Argentine, qui a décidé de rompre son contrat avec Suez (lire ci-contre), ou celui de l'Uruguay, qui a inscrit dans sa Constitution un droit à l'eau et renationalise les concessions confiées à des entreprises privées, ont servi de base à nombre de discussions.

Le ministre bolivien de l'Eau, Abel Mamani, a dénoncé «la pression, le chantage» du secteur privé. «On a perdu vingt ans sur la question de l'eau, on n'en perdra pas vingt de plus», assure son conseiller, Pablo Salon, qui regrette les signaux envoyés par les institutions financières : «Attendez pendant deux ans de voir si votre n