Mexico de notre correspondante
La salle d'audience était pleine pour entendre les verdicts du Tribunal latino-américain de l'eau, qui depuis le 13 mars examine en marge du Forum de l'eau, qui s'est achevé hier à Mexico, treize cas d'atteintes à l'environnement et aux populations de la région. Au premier rang, des indiennes mazahuas en costume traditionnel, mais aussi des représentants chiliens, péruviens, mexicains, des Indiens mixtèques, des Salvadoriens... En face d'eux, huit juges de ce tribunal pas comme les autres, sans pouvoir juridique, mais dont les jugements ont valeur morale.
Idéalistes. Ce ne sont pas des juges d'opérette. Idéalistes peut-être, défenseurs de l'environnement et des droits de l'homme sûrement, mais au parcours professionnel solide. Alexandre Camanho de Assis, procureur de la République du Brésil, Alfredo Vallardes, argentin, spécialiste de planification urbaine, Philippe Teixier, magistrat de la Cour de cassation française, Augusto Willemsen Diaz, du Guatemala, juriste international, ou encore Selma Diaz, la seule femme, cubaine, sociologue. Le Tribunal latino-américain est une instance internationale, autonome et indépendante créée en 2000 pour contribuer à résoudre les conflits liés à l'eau en Amérique latine. Une sorte de «monsieur bons offices». C'est la deuxième fois qu'il siège.
Tour à tour, les juges présentent leurs conclusions à la barre. Et condamnent, de façon symbolique : l'entreprise mexicaine de pétrole, Pemex, qui pollue le río Atoyac ;