Il n'est jamais trop tard pour bien faire... Voilà près d'un demi-siècle que l'industrie nucléaire fonctionne sans socle juridique solide. Et c'est en 2006 que tout s'accélère. La loi sur les déchets a été présentée en Conseil des ministres mercredi et la loi sur la transparence et la sûreté en matière nucléaire (dite loi TSN) va être débattue à l'Assemblée dès aujourd'hui la procédure d'urgence avait été sollicitée, mais le député Patrick Ollier (UMP, Hauts-de-Seine) a demandé qu'elle soit levée. Jacques Chirac a même mentionné le nucléaire lors de ses voeux en janvier en annonçant ce qui a pris tout le monde de court la création d'une autorité indépendante pour les activités nucléaires en France. La loi TSN devra chapeauter l'ensemble de ces activités (de l'autorisation de fonctionnement des installations à leur exploitation, en passant par l'expertise, le contrôle, la radioprotection et l'information au public). Un pouvoir énorme, dont l'attribution soulève pourtant peu de débat : le texte a été adopté au Sénat le 8 mars.
L'enjeu du texte
Les rapporteurs du texte l'admettent : «A travers ce texte, nous souhaitons donner un fondement juridique solide à des pratiques mises en oeuvre de manière performante par les acteurs du nucléaire», explique Henri Revol, sénateur UMP de la Côte-d'Or. En clair, cela fait plus de quarante-cinq ans que l'industrie nucléaire exerce ses activités dans un cadre juridique flou, picorant de-ci de-là dans la boîte à outils législative françai