Version optimiste : depuis deux ans, il y a trois fois plus de malades du sida traités à travers le monde. Version déprimante : on reste très loin du compte, c'est deux fois moins que l'objectif fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon un rapport rendu public hier.
L'initiative «3 by 5» avait été lancée en grande pompe en 2003. En se donnant un but (faire en sorte que 3 millions de séropositifs aient accès à un traitement en 2005), l'OMS cherchait à mobiliser. Et à détromper au passage de nombreux observateurs qui avaient noté l'absence de l'agence onusienne dans la lutte contre le sida.
Baisses de mortalité. Résultat, donc, en demi-teinte : «Alors qu'en décembre 2003 environ 400 000 personnes suivaient un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, on en est arrivé à plus de 1,3 million sous traitement en décembre 2005, note le rapport. La couverture de la thérapie antirétrovirale dans ces pays est passée de 7 % fin 2003 à 12 % fin 2004, et à 20 % fin 2005.» Plus précisément : «L'an dernier, le nombre de personnes sous traitement a augmenté au rythme d'environ 300 000 tous les six mois. C'est en Afrique subsaharienne que l'extension a été la plus spectaculaire, avec des chiffres de 100 000 fin 2003, de 310 000 fin 2004 et de 810 000 fin 2005.» L'OMS ajoutant : «Fin 2005, 18 pays ont indiqué qu'ils avaient atteint l'objectif consistant à traiter au moins la moitié de ceux qui en ont besoin.»
Au-delà des chiffres, force est de const